segunda-feira, 16 de novembro de 2015

         ACTE II, SCÈNE III

JACQUES HURY: O ma  fiancée à travers les branches en fleurs, salut!       

     Violaine est au-dehors, invisible.

Violaine, que vous êtes belle!

VIOLAINE: Jacques! Bonjour, Jacques!
Ah! que vous êtes resté longtemps là-bas!

JACQUES HURY: Il me fallait tout dégager et vendre, me rendre entièrement libre
Afin d'être l'homme de Monsanvierge seul
Et le vôtre.
- Quel est ce costume merveilleux?

VIOLAINE: Je l'ai mis pour vous. Je vous en avais parlé.
Ne le reconnaissez-vous pas?
C'est le costume des moniales de Monsanvierge, à peu près, moins le manipule seul, le costume qu'elles portent au choeur. (...) Et que les femmes de Combernon ont le droit de revêtir deux fois:
Premièrement le jour de leurs fiançailles.

     Elle entre.

Secondement de leur mort.

JACQUES HURY: Il est donc vrai, c'est le jour de nos fiançailles, Violaine? (...) Que vous êtes belle, Violaine! Et que ce monde est beau où vous êtes.
Cette part qui m'avait été réservée!

VIOLAINE: C'est vous, Jacques, qui êtes ce qu'il y a de meilleur au monde.
(...)
JACQUES HURY: Et quant à moi, Violaine...

VIOLAINE: Ne dites rien. Je ne vous demande rien. Vous ètes là et cela me suffit.
Bonjour, Jacques!
Ah, que cette heure est belle et je n'en demande point d'autre.


   Claudel, Paul. L'annonce faite à Marie. Paris: Éditions Gallimard, 2002, pp 97 - 100.
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