quarta-feira, 24 de junho de 2015


  Et devant la cour de l'Old Bailey, le procureur ( solicitor ) général de la reine, sir Frank Lockwood, attaque violemment l'accusé. Il est certes là dans son rôle de représentant du ministère public mais semble oublier tout ce que son honneur familial doit à Oscar Wilde: c'est en effet le neveu par alliance du procureur, Maurice Schawbe, qui a conduit Wilde dans la maison de rendez-vous où il a pu consommer les actes qui lui sont reprochés. Le poète a eu la délicatesse de n'en rien dire au procès mais l'oncle sévère ne lui en a pas été reconnaissant. (...).
  Le magistrat le plus équitable est, sans doute, le président Charles qui, lors du second procès à l'Old Bailey, fait preuve d'une remarquable objectivité et tient la balance égale entre la defense et l'accusation (...).
  Dans le cas d'Oscar Wilde, la séverité est au rendez-vous. Le troisième procès devant l'Old Bailey est présidé par sir Alfred Wills qui declare à l'ècrivain: "Votre cause est la plus vile que j'aie jamais eu à juger." Ce magistrat solennel, ancien président du Club alpin anglais, est un amateur d'alpinisme (...). Appréciant la compagnie virile des guides "vifs et musculeux" d'une "indéfinissable sauvagerie", sir Alfred n'apprécie guère le milieu efféminé dans lequel évolue Oscar Wilde...

 Vallet, Odon. L'affaire Oscar Wilde. Paris: Gallimard, 1997, pp 84 - 86.
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