segunda-feira, 20 de abril de 2015

Nota - O longo poema La Religione del mio tempo integra o livro com o mesmo título publicado em 1961 e é contemporâneo dos filmes Mamma Roma (1962), com uma estrondosa interpretação de Anna Magnani, e La Ricotta (1963). La Religione del mio tempo é um livro fundamental para se perceber a tentativa feita por Pasolini para elaborar uma grande síntese entre Cristianismo e Marxismo. É desse poema que se apresentam aqui uns excertos:
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    " La Religion de notre temps "

(...)
accrocher un soupçon; dans les cafés, le jour,
la nuit, dans les salons; mais en vain chacun cherche
à déchiffrer sur les traits d'autrui le retour

de l'antique espérance: et s'il y reconnaît
quelque espoir, ce ne peut être qu'un espoir inavouable,
dans le jeu de l'offre et de la demande,

et les regards paraissent n`être que le spasme
d'une blessure interne; qui nous laisse exsangues,
inactifs, mécontents, qui pousse à une grève

des sentiments, à une stagnation coupable
de la conscience, à une paix malsaine,
qui ne nous livre que des jours gris et tragiques.

Ainsi, si je scrute le fond de l'âme
de ces groupes d'hommes qui vivente
ce temps, le mien, qui me sont proches ou voisins,

Je vois que sur les mille sacrilèges possibles
qu'il appartient à toute religion naturelle
de dénombrer, il en est un que l'on retrouve

toujours, partout, et c'est la lâcheté.
Un sentiment éternel - une forme
de sentiment - pétrifié, immuable,

qui inscrit en tout autre sentiment,
directement ou indirectement, sa trace.
C'est cette lâcheté qui fait de l'homme un incroyant.

C'est une sorte de profond empêchement
qui ôte toute force au coeur de l'homme,
toute chaleur à son raisonnement,
(...)

Là, parmi ces maisons, ces places, ces rues pleines
de veulerie, en cette ville où règne en maître
désormais cet esprit nouveau qui fait offense

à l'âme à tout instant - avec les cathédrales,
les églises, les monuments muets dans l'angoissante
désuétude où les laissent les hommes

qui ne croient plus - je me refuse
à vivre désormais. Il ne reste plus rien,
...   ...    ...     ...    ...   ...    ...   ....    ...


   Pasolini, Pier Paolo. Poésies 1953 - 1964. Paris: Gallimard, 2014, pp 151 - 155 (Traduction de José Guidi).
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